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  • Photo du rédacteurLionel Silberman

Les Graines, à la faveur de l'Automne

Depuis l’arrivée de l’automne - le 7 août du calendrier soli-lunaire, appelé Lì ​Qiū 立秋: commencement de l’automne - , tout se densifie progressivement, et tout se sépare. La Nature se déleste, elle s'allège, elle s’assèche, et les réserves s’emmagasinent à travers les graines. C’est depuis le bourgeonnement de février que tout cela s’est permis. C’est donc tout un cycle de reproduction, de conservation et de survie qui arrive à son aboutissement.



Graines d'Eschscholzia

Les graines, en se séparant de la plante, trouvent divers moyens de transport pour les conduire ailleurs et en terre : le vent d’abord mais aussi les animaux qui les ingèrent ou qui les transportent avec leur pelage.

Chaque graine possède sa propre période de dormance : avec parfois des contrastes dans le temps allant de quelques mois à plusieurs années.

Faisant suite à l’été, plein de vie, de fruits et de couleurs, on pourrait penser que l’automne n’est pas créateur. Mais rien qu’avec ces quelques exemples, on peut voir que la vie change simplement de forme. Que faire alors en cette saison si particulière ? L’herboriste observe d’abord son environnement et identifie les graines qu’il va utiliser en fonction de ses besoins et des propriétés de chaque plante rencontrée. Il existe plusieurs type d’usage des graines en automne :


Graines de Camomille Romaine

D’abord la plus évidente : le stockage des graines, l’usage naturel et simple de la mise en terre, objectif premier de la plante. Ici, on prend les graines de calendula, de mauve, d’eschscholzia et de camomille. On les stocke pour l’année prochaine. Certaines graines, on les laisse se resemer sans intervenir : c’est le cas de la bourrache ici, qui revient chaque année comme une surprise, avec abondance.


Ensuite on mange les graines, on ne fait pas que les stocker : je pense ici à l’ortie évidemment, la nutritive, la si présente ortie, polyvalente sur ce sol. En cela, on copie les autres animaux de cette planète : on imite les oiseaux qui mangent les graines de la plante, des graines riches en ressources condensées en elle pour préparer leur éclosion prochaine. Tout est une question de force contenue, de vitalité limitée dans un but d’attente et de renouveau.




Graines d'ortie

On note alors que tout ici a sa place et son importance et le sol , le périmètre local, a bien assez à donner pour combler tous nos besoins : la graine d’ortie remplace très bien la graine de chia : des acides gras insaturés , des vitamines C, E, B1, B2, B3, B6, du zinc, du cuivre, du magnésium, du manganèse, du phosphore, du potassium, du selenium, du fer.... un cocktail d’antioxydants et de ressources naturelles pour cette seule graine d’ortie, chargée d’une énergie concentrée et féconde.



Fleur de Carotte Sauvage avec à droite, la même plante & ses graines

Enfin, il y a l’usage propre à la distillation : il existe des plantes dont on ne distille que les graines. C’est le cas de la carotte sauvage, du fenouil et de la coriandre également. On met la plante en train de grainer au bain et on en tire une essence subtile, dynamisée. Cela donnera l'hydrolat et l'huile essentielle. L'hydrolat de carotte sauvage par exemple: l’herboriste du pont la produit pour clarifier, tonifier et revitaliser les peaux délicates et fatiguées. Mais il n'y a pas que les graines pour représenter l'immense richesse de l'automne. L'automne: un espace et un temps pour la planète où les richesses se conservent. Où l'oxygène et l'oxydation sont majeurs. Mais pourtant, il n'y a pas d'usure dans le sens péjoratif du terme: au contraire, à chaque recoin, on voit la richesse de l'été, mesurée et rangée pour revenir bientôt. En plus des graines, c'est aussi la saison des racines, des baies et des fruits à coque. A l'image de l'ensemble Taiyin & Yangming -qui représentent dans le corps humain le rapport Rate/pancréas et Respiratoire, le rapport gastrique & intestinal- l'automne est un grenier, un centre de stockage, et une dispersion, un lieu d'attente pour le moment venu. Il y a dans cette chute de feuilles jaunes, rouges, dorées, quelque chose de sublime qui confère à la poésie et au bonheur.



Ortie dioique

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